Belle initiative qui a vu, en plus des Carmélites, un public de chrétiens et de mélomanes de tous âges venir goûter le son envoutant de la harpe. “Je suis venue me réconforter là avant d’aller au cimetière illuminer la tombe de mon parrain Stan décédé il y a peu” n’a pas manqué de témoigner une jeune de Gourbeyre.
Un programme de qualité tout en sensibilité
Le canon de Pachelbel revisité pour la harpe a rempli l’assistance d’émotion car les deux harpistes Claire Le Fur et une jeune artiste talentueuse du sud de la France ont mis tous leur génie musical au service de l’intériorité. Gerber Fernandez, artiste vénézuélien multi-instrumentiste, nous a fait goûter l’Amérique du Sud et son pays en particulier dont il défend l’idéal de justice social pour son peuple comme il en a témoigné au cours du verre de l’amitié à la fin, dans des moreaux de très haute qualité dont les déploiements d’arpège très pointus et vifs.
En pédagogue avertie Claire Le Fur explique la démarche qu’entraîne la harpe dont elle vulgarise si bien le message. Aussi bien dans des pièces classiques que dans des moreaux adaptés à la musique plus moderne : le jazz, le kompa, la musique caribéenne de chez nous !
Au service de la cause humaine d’aujourd’hui
À partir de la spiritualité de la Toussaint (si l’on peut dire comme l’affirmait une grand-mère de Petit-Bourg captivée par la rencontre), le concert était dédié pour Haïti et le combat mené par Frère Francklin Armand que Claire est allée soutenir plusieurs fois chez lui... et aussi au profit de l’école Jeanne d’Arc de Saint Jean Bosco que porte le diocèse. “La musique est la nourriture de l’âme” ainsi que le père Yves Gillot la désignait souvent ; “mais elle nous relie aussi aux gens qui souffrent autour de nous dans le concret, aux familles, à nos enfants qui cherchent des repères structurants” comme en témoigne Claire Le Fur si délicatement.
L’assistance a tenu à faire une photo de famille autour des harpistes pour exprimer ce lien qui nous relie tous à l’occasion de la fête de la Toussaint. Quelle belle périphérie nous vivons, ainsi que nous encourage notre évêque. Gageons que des enfants et des jeunes ont été convaincus ce soir que ce magnifique instrument n’est pas désuet et peut être relié à notre culture !
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Témoignage
“J’ai été conquis par le concert à la cathédrale de Basse-Terre ce 31 octobre dans le cadre de ce 31ème festival caribéen de la Harpe, autour du Requiem de Fauré, interprété et joué magistralement par Jean-Michel Lesdel aux grandes orgues entre autres. Et puis les jeunes de Guadeloupe avec Jean-Loup Pagesy et des groupes qui se sont reliés comme le quintette “les Alizés”, les artistes autour de Claire Le Fur, le tout dans une si belle harmonie ! La cathédrale était comble. Nous avons été émus aux larmes c’est pourquoi aujourd’hui nous voulions goûter en ce jour de Toussaint un moment plus intime, spirituel et chaleureux. Nous sommes venus en famille, ça nous a fait un bien fou !”
Bernard et Chritia Moreau (Basse-Terre)